La maladie d’Alzheimer entraîne progressivement le déclin cognitif et physique de la personne touchée ; en plus de venir bouleverser la vie quotidienne des aidants. En France, près d’1 million de personnes sont touchées par cette pathologie. La Fondation Vaincre Alzheimer estime que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans l’Hexagone, soit un nouveau cas toutes les trois minutes. Et ces chiffres pourraient drastiquement augmenter : d’ici 2040, les plus de 65 ans pourraient être plus de 2,1 millions à devoir vivre avec cette maladie. Mais comment gérer le quotidien aux côtés d’une personne atteinte d’Alzheimer ? Pour conserver le lien avec votre proche âgé, Petits-fils vous donne quelques conseils.
Apprendre à communiquer autrement
Au quotidien, la démence de votre proche âgé, selon l’avancée de la maladie, peut lui causer des pertes de mémoire, des troubles du comportement et des difficultés à communiquer. Toute bonne communication commence d’abord par une écoute attentive. Lorsque votre proche vous parle, faites-lui comprendre que vous l’écoutez avec attention : un hochement de la tête, un petit “Oui d’accord”... et si jamais vous ne comprenez pas ce qu’il essaye de vous dire, demandez-lui ce qu’il veut vous faire comprendre. Pour vous adresser à lui, mettez-vous bien en face de lui, à sa hauteur tout en gardant un contact tactile et rassurant (une main sur l’épaule par exemple). Gardez une voix calme, posée et chaleureuse et ce même si parfois, vous êtes épuisé de répéter plusieurs fois les mêmes choses. Parlez d’une seule chose à la fois de manière simple, claire et précise. Ne mélangez pas plusieurs sujets dans une seule phrase. Le langage du corps peut venir accompagner vos mots, cela devrait permettre d’aider votre proche âgé à mieux vous comprendre. Utilisez les noms des personnes et des objets plutôt que les pronoms à la troisième personne. Et malgré votre possible frustration, soyez patient. Toujours plus facile à dire qu’à faire, on vous l’accorde.
Faites en sorte que votre proche reste actif
Pour que votre proche reste autonome le plus longtemps possible, il doit rester actif. Pour cela, veillez à ce qu’il garde une vie sociale la plus riche possible, ainsi qu’une certaine autonomie… et même si cela lui prend beaucoup plus de temps qu’auparavant, laissez-le faire. Une petite action commune comme aller faire les courses lui permettra de sortir, de voir du monde, de s’orienter dans un espace défini, de réfléchir à ce dont il a besoin pour se nourrir, à faire travailler sa mémoire, etc. Pour qu’il puisse rester mobile (bouger préserve le cerveau, c’est prouvé !), vous pouvez aussi prendre le temps de vous promener avec lui ou de l’emmener dans des endroits qu’il affectionne particulièrement ; qui lui permettront par exemple de travailler sa mémoire émotionnelle. Enfin, un temps de jeu adapté pour stimuler ses fonctions cognitives pourrait aussi grandement l’aider à faire travailler sa mémoire (Lien article “Comment stimuler la mémoire de son parent âgé ? Jouez !”).
Quand la maladie devient trop présente… il est nécessaire d’adapter le quotidien de votre proche âgé
Tout le monde aime se sentir bien chez soi. Dans le cas où la maladie deviendrait trop contraignante pour la personne atteinte d’Alzheimer, et qu’elle puisse se sentir en sécurité à son domicile, il est conseillé de penser à l'adaptation du logement suffisamment tôt dans l’évolution de la maladie. Comment pourriez-vous transformer le mobilier de votre proche âgé pour qu’il puisse poursuivre le plus longtemps possible certaines activités quotidiennes ? Pour cela, pensez aux conseils suivants :
- Désencombrez les pièces trop chargées en meubles pour faciliter l’orientation.
- Assurez-vous que chaque pièce possède un éclairage suffisant.
- Identifiez les dangers potentiels et mettez en place des solutions sécurisées adaptées, comme par exemple installer un siège de douche dans la douche, etc.
- Aussi, du matériel existe pour faciliter la prise du repas ; notamment de la vaisselle (assiette, couverts, gobelets…) de couleur rouge conçue spécialement pour les personnes touchées par Alzheimer. Lors de la préparation des repas, discutez avec l’auxiliaire de vie des meilleures astuces à envisager pour une meilleure prise des aliments : comme par exemple les pré-couper en morceaux, les servir un à la fois, penser à des aliments qui peuvent se manger avec les doigts dans les cas où l'utilisation des couverts devient trop compliquée…
Acceptez le changement
C’est probablement l’étape la plus difficile pour vous : voir votre proche perdre plusieurs de ses capacités cognitives et physiques. Pour accompagner ce dernier au quotidien et préserver avec lui un lien fort, la personne aidante ne doit, elle-même, pas se négliger. Il est primordial de vous écouter. N’ayez aucune honte à demander de l’aide et entourez-vous de personnes professionnelles (aide à domicile, professionnels de la santé, accueil de jour en institution spécialisée…), comme vous l’avez fait avec le personnel de Petits-fils qui propose une aide à domicile adaptée. Acceptez de vivre au jour le jour et concentrez-vous sur les petites victoires de votre proche âgé : comptabilisez ce qu’il arrive encore à réaliser de façon autonome au quotidien, plutôt que sur ses pertes. Tournez-vous vers l'association France Alzheimer, une association nationale de familles reconnue d'utilité publique, qui sera là pour vous conseiller, vous aiguiller et vous soutenir dans votre quotidien.