La perte auditive touche de nombreuses personnes au fur et à mesure qu’elles avancent en âge. Selon l’Assurance Maladie (AMELI), “plus de 10 % de la population française serait confrontée à une perte d'acuité auditive ou une baisse de l'audition”. Mais seulement 17 % de ces personnes touchées portent un appareil auditif. Car oui, aujourd’hui encore, prendre la décision de porter des prothèses auditives peut être un sujet délicat et met les personnes atteintes face au vieillissement significatif de leur organisme. Quelles sont les stratégies à mettre en place pour aider son proche âgé à surmonter ses propres réticences ?
Qu’est-ce que la perte auditive ?
La perte d'acuité auditive, que l’on nomme aussi surdité ou hypoacousie, est une baisse partielle de l'audition. Ce trouble, qui peut atteindre une oreille seulement ou bien les deux, affecte la perception des sons de manière temporaire ou permanente selon les personnes touchées. Les conséquences de la perte auditive vont au-delà de la simple difficulté à entendre : elles peuvent affecter la qualité de vie, et entraîner l'isolement social. Statistiquement, vos proches âgés sont plus touchés par ce problème.
Comment est calculée une perte auditive ?
La surdité est calculée en décibels de perte auditive. Cette donnée est exprimée en pourcentage et fait suite au diagnostic d’un audiogramme par un médecin. On classe la perte auditive selon différents stades de surdité :
- la surdité légère, soit une perte auditive comprise entre 20 à 39 décibels. La parole est perçue à voix normale, mais plus difficilement à voix basse ou lointaine et les sons aigus. La moyenne de cette perte s’exprime entre 0 et 20%.
- la surdité moyenne, soit une perte auditive comprise entre 40 à 69 décibels. Ici, la parole n’est entendue que si l’interlocuteur élève la voix. Le sujet entend mieux quand il regarde son interlocuteur. La moyenne de cette perte s’exprime entre 20 et 60%.
- la surdité sévère, soit une perte auditive comprise entre 70 à 89 décibels. La parole n’est perçue à voix forte que près de l'oreille. La gêne est quotidienne et majeure. La moyenne de cette perte s’exprime entre 60 et 80%.
- la surdité profonde, soit une perte auditive qui dépasse les 90 décibels. La personne n'entend plus du tout la parole. La moyenne de cette perte dépasse les 80%.
Mais pourquoi votre proche âgé touché par une surdité refuse de porter des prothèses auditives ?
Le refus d’un proche âgé de porter des prothèses auditives peut être complexe et motivé par diverses raisons. La perte auditive est avant tout un signe majeur du vieillissement. L’accepter, c’est se rendre compte que l’organisme n’a plus ses capacités d’autrefois. Cela peut aussi être lié à la question de l’image et du physique. Que vont penser les autres en me voyant avec des prothèses auditives ? Quelle image cela renvoie de moi-même ? Suis-je toujours moi-même avec une assistance d’écoute ? Enfin, certaines personnes pensent, peut-être à tort, que porter des prothèses va procurer chez eux un certain inconfort physique et psychologique. On peut aussi remarquer, chez certains proches âgés, que le fait de réentendre à nouveau peut être une chose très épuisante dans les premiers jours qui suivent l’appareillage. Après plusieurs semaines, mois ou années sans bruits et sons, un temps d'adaptation est souvent nécessaire.
Comment aider mon proche âgé à accepter l’idée qu’il doit se faire appareiller ?
Le dialogue est l’une des étapes cruciales pour aider un parent à accepter de futures prothèses auditives. Il est essentiel d’en discuter avec lui, de comprendre en quoi sa surdité le gêne au quotidien, d’écouter ses préoccupations et ses craintes. Pour dissiper ses inquiétudes, n’hésitez pas à le rassurer en lui annonçant que vous allez le suivre tout du long dans cette étape vers la reconquête du son. L’accompagner lors de son bilan auditif, s’il le souhaite, pourra être une première et grande étape. Ce rendez-vous est généralement très rapide et ne se fait pas dans la douleur. Discuter avec un audioprothésiste va jouer un rôle essentiel dans son processus d’adaptation aux prothèses auditives. Le professionnel va vous guider, vous et votre parent âgé, à travers les différentes étapes : de l'évaluation initiale à l’installation, l'ajustement et l'entretien des appareils. De cette façon, il va rapidement comprendre et accepter le rôle de l’appareil auditif dans sa vie quotidienne. Le soutien de la famille est plus que précieux pour votre parent âgé dans ce processus.
Nos conseils pour communiquer avec un proche âgé souffrant de surdité
Qu’il soit appareillé ou non, il vous sera certainement nécessaire d’adapter certains de vos comportements sociaux pour aider votre proche âgé à mieux communiquer avec le monde qui l’entoure. Voilà, par exemple, quelques petits conseils simples qui pourraient vous servir à avoir une conversation claire :
- captez son attention avant de démarrer la conversation.
- mettez-vous devant lui, présentez lui votre visage de face. Votre bouche et vos expressions faciales vont lui permettre de mieux suivre la conversation. Tout comme vos gestes.
- parlez distinctement, même si vous haussez le ton. Essayez de ne pas parler trop vite, ni de faire des phrases trop longues. Allez à l’essentiel et vérifiez que le message est passé avant de poursuivre votre conversation.
- n’ayez pas peur de vous répéter à plusieurs reprises si le message n’a pas été saisi, changez de formulation si jamais vous voyez que votre parent âgé n’arrive pas à comprendre votre phrase.
- évitez de parler dans un endroit où les bruits de fond sont très présents.
- restez attentifs quand il s’adresse à vous.
Avec ces conseils assez simples, votre parent âgé devrait rapidement voir à quel point vous tenez à lui. Communiquer efficacement est la base de tout bon accompagnement et soutien. Dans ce processus d’appareillage, votre parent âgé devrait rapidement comprendre que les prothèses auditives vont être pour lui bien plus qu'un simple dispositif ; et qu’elles lui permettront de renouer avec le monde sonore qui l’entoure.