Lorsqu'un proche dépendant est touché par le cancer, l'impact sur sa famille est profond. En tant qu'aidant familial, vous jouez un rôle essentiel dans le soutien physique et émotionnel de votre proche. Vous pensez peut-être que vous n’en faites pas assez, ou au contraire que vous en faites trop. Et ce souvent à tort, car le plus important, c’est que vous n’avez pas hésité à répondre présent. Pour éloigner cette culpabilité, voilà quelques conseils qui devraient vous aider à accompagner au mieux votre proche âgé dans cette épreuve difficile.
Votre écoute sera plus attendue que votre parole
Les personnes touchées par le cancer doivent faire face à leur propre fragilité. C’est pourquoi il est primordial d’établir avec elles une communication assez ouverte dès le diagnostic de la maladie. Ce n’est pas toujours simple, mais vous pouvez encourager votre proche dépendant à partager ses sentiments, ses craintes, ses besoins, ses envies pour demain… Assurez-lui que vous êtes là pour l'écouter et le soutenir, tout en respectant ses limites.
S’éduquer sur la maladie
La deuxième chose que vous allez pouvoir faire rapidement, c’est de vous informer sur le type de cancer dont souffre votre proche dépendant. Que signifie exactement le diagnostic tel qu’il a été énoncé ? À quoi correspondent les différents examens à venir ? Quel sera le vocabulaire utilisé par les professionnels ? Parler du cancer n’est pas chose aisée, et c’est bien normal. Mais toutes les connaissances liées à cette maladie vous aideront à mieux soutenir et à répondre aux besoins spécifiques de votre proche.
Suivre les rendez-vous médicaux
Si - et seulement si - votre proche dépendant est d’accord, proposez-lui de l’accompagner lors de ses rendez-vous médicaux, vous ou son auxiliaire de vie selon vos disponibilités. Apportez un cahier pour y noter les informations importantes, celles qui auraient pu échapper à la personne malade. Il peut être utile de compléter ces informations auprès du médecin traitant en lui posant des questions complémentaires, qui pourraient venir après celles posées par votre proche aidé. Le médecin traitant sera, par la suite, consulté régulièrement. Depuis la loi du 4 mars 2002 relative aux Droits des Malades, “en cas de diagnostic ou de pronostic grave, le secret médical ne s'oppose pas à ce que la famille, les proches de la personne malade ou à la personne de confiance définie de recevoir les informations nécessaires destinées à leur permettre d'apporter un soutien direct à celle-ci, sauf opposition de sa part”.
Nos conseils à mettre en place
Le soutien émotionnel : un atout important pour votre proche dépendant
Se battre contre un cancer est une chose émotionnellement éprouvante. Gardez en tête que vous allez devenir pour votre proche dépendant une épaule sur laquelle il pourra s’appuyer. Et ce, encore plus que d’ordinaire. Pour l’aider à exprimer son ressenti et ses émotions, encouragez-le lentement à parler ou à trouver un autre moyen de se libérer : l'art, la musique, l’écriture, l’activité physique…
L’organisation de la vie quotidienne : réfléchir ensemble aux besoins de votre proche dépendant
Aidez-le à organiser sa vie quotidienne en adaptant son environnement à ses besoins. Son auxiliaire de vie sera notamment là pour vous épauler sur cette partie : ajustements à la maison, tâches ménagères, préparation des repas, etc. Réfléchissez ensemble à ce qui pourrait faciliter les journées de votre proche aidé, selon son degré d’autonomie. Pensez bien notamment que, pour combattre la maladie, des ajustements alimentaires pourront être bénéfiques.
L’autonomie : votre proche dépendant doit en conserver un maximum
Il est important que votre proche aidé ne se sente pas infantilisé durant cette période. Cela est même valable en cas de non-maladie. Voyez avec lui dans quelle mesure il accepterait de se faire aider dans son quotidien (ménage, cuisine, administration, etc.) et trouvez ensemble des solutions pour y remédier. Respectez ses choix et adaptez votre soutien en fonction de ses capacités changeantes.
Le vocabulaire quotidien : y faire attention, pour faire preuve de sensibilité
Prendre soin de son proche malade, c’est aussi adapter son vocabulaire quand on s’adresse à lui. La maladresse n’est pas fatale, mais il est possible de l’éviter. Par exemple, au lieu de demander “Comment ça va aujourd’hui ?”, on peut légèrement modifier cette simple question afin qu’elle soit moins directive et ne pousse votre proche dépendant à répondre par la positive pour ne pas vous alerter. La formulation “Comment te sens-tu aujourd’hui ?” est plus adaptée et montre que vous êtes sensible à son bien-être journalier et à l’évolution de ses symptômes qui sont variables d’un jour à l’autre. Pour mieux comprendre ce que votre proche souhaite ou attend de vous, cela vous demandera très certainement un temps d'adaptation et une certaine flexibilité. N’oubliez jamais que vous en faites déjà beaucoup au quotidien.
Prenez soin de vous !
On a souvent tendance à l’oublier, mais pour bien vous occuper de votre proche dépendant, vous devez d’abord vous occuper de vous. Endosser le rôle d’aidant familial peut être épuisant. Accordez-vous des pauses bien méritées et n’hésitez pas à aller chercher vous-même du soutien auprès de vos amis, de votre entourage ou de groupes de soutien.
Accompagner un proche dépendant à travers le cancer est une tâche difficile aussi bien moralement que physiquement, mais votre rôle en tant qu'aidant familial est pour lui quelque chose de totalement inestimable. Ne l’oubliez pas ! En offrant un soutien émotionnel, une oreille attentive et une présence constante, vous contribuez à créer un environnement positif et vous renforcez la résilience de votre proche face à cette épreuve.