Chez les plus de 65 ans, les chutes sont la première cause de passage aux urgences pour des “accidents de la vie courante”. Cela concerne 85 % de la population des 65-69 ans, et 95 % des plus de 90 ans. Ces chiffres, révélés par l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (l’EPAC) prouvent que la perte d’autonomie est un important sujet de santé publique. Alors comment faire pour éviter que votre proche ne tombe à son domicile ? Quelles recommandations pouvez-vous mettre en place, aux côtés de l’auxiliaire de vie qui s’occupe de votre proche ?
1. Faire accepter une réalité pas toujours très évidente à entendre
Afin de prévenir au mieux les chutes de votre proche, il est important qu'il prenne conscience de son autonomie. Quelles sont les tâches quotidiennes qu’il peut encore réaliser seul ou non ? Accepter cette réalité, va lui permettre de ne plus vivre dans le déni. Ces étapes sont très importantes pour que votre proche dépendant accepte ensuite une aide de votre part. N’hésitez pas à en parler à son médecin traitant, qui pourra aller dans votre sens et lui faire prendre conscience que les chutes ne sont pas à prendre à la légère. Ce n’est qu’à ce moment-là, quand l’acceptation aura eu lieu, que vous pourrez alors le sensibiliser sur les risques de chutes au quotidien. Non, les dangers n’existent pas qu’à l’extérieur, tomber à domicile est aussi très courant, ne l’oubliez pas.
2. La prévention, il n’y a que ça de bon !
Afin d’éviter une potentielle chute à domicile, n’attendez pas pour agir ! Première étape, parlez-en avec votre proche dépendant : a-t-il peur de tomber ? Est-il déjà arrivé qu’il perde l’équilibre chez lui ? Quels sont les endroits où il se sent le moins en sécurité ? Souhaiterait-il changer ou modifier certains aménagements pour lui permettre de vivre plus sereinement ? N’hésitez pas non plus à échanger avec son auxiliaire de vie, qui pourrait vous donner quelques précieux renseignements. Si des modifications doivent être apportées dans le logement, nous vous invitons à lire cet article (lien de redirection vers l’article “Vous n’êtes pas seuls”). Vous y trouverez toutes les étapes nécessaires pour vous accompagner dans l’aménagement sécurisé du domicile de votre proche.
Autre solution pour prévenir les éventuelles chutes : la téléassistance ! Nombreuses sont les personnes âgées qui restent au sol plusieurs heures après être tombées, étant en incapacité de se relever d’elles-mêmes ou bien de contacter quelqu’un. La téléassistance permet notamment de répondre à ce problème. Attention cependant, ce dispositif qui met en contact une personne âgée avec un téléopérateur en cas de difficultés rencontrées à domicile doit être accepté par votre proche. Le forcer à s’équiper d’un système de téléassistance n’est jamais une bonne option. Cependant, s’il est d’accord pour s’équiper, vous pouvez regarder ensemble les différentes prestations proposées par les agents du secteur, comme les sociétés Sweetdom, Allovie, Présence verte, ou encore Assystel. Vous pourrez alors choisir l’équipement qui correspond le mieux aux besoins de votre proche âgé.
3. Contrôler fréquemment sa santé
Savez-vous à quand remonte la dernière consultation de votre proche chez son médecin traitant ? Comment est son état de santé aujourd’hui ? A-t-il des faiblesses dans les jambes ? Sa vue pourrait-elle avoir baissé ? Et qu’en est-il de son audition ? Son état de santé général pourrait être l’une des causes de ses pertes d’équilibre et de pourquoi il trébuche et se cogne fréquemment. Il serait alors judicieux de contrôler, à nouveau, son acuité visuelle et son audition notamment. Vérifiez tout cela avec son médecin qui vous réorientera si nécessaire vers un spécialiste.
On ne le soupçonne pas, mais l’alimentation joue aussi un rôle très important dans la prévention des chutes. En France, la dénutrition touche 2 millions de Français, dont 800 000 personnes âgées, selon l’Assurance maladie. Ce déséquilibre nutritionnel ne permet pas au corps de recevoir, par l’alimentation, suffisamment de nutriments et d’énergie pour couvrir ses besoins quotidiens. Peut-être serait-il bon de légèrement modifier l’alimentation de votre proche, en association avec son auxiliaire de vie, si ce dernier participe à la préparation de ses repas.
Enfin, 1 senior sur 3 ne suit pas les recommandations de l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, pour ce qui est de l’activité physique et sportive. Plus de 80% des personnes âgées ont des comportements sédentaires trop élevés. Pourtant, l’activité physique reste aujourd’hui l’un des meilleurs moyens de lutter contre la perte d’autonomie, de ralentir ou retarder certains processus liés au vieillissement, comme les risques de chutes. Toujours selon l’OMS, les personnes de plus de 65 ans devraient pratiquer une activité d'endurance modérée (vélo, marche, natation, course…) entre 30 et 45 minutes, et ce, au minimum 5 fois par semaine. Mais aussi des exercices quotidiens de souplesse, ainsi que des exercices d’équilibre 2 fois par semaine minimum. Bien évidemment, ce conseil est à adapter selon l’état de santé général de votre proche, et ce avec l’expertise de son auxiliaire de vie.
Vous avez désormais en main quelques clés pour prévenir et limiter les pertes d’autonomie de votre proche. Partagez-les, discutez-en avec l’auxiliaire de vie de votre proche ; c’est ensemble que vous allez pouvoir transformer le quotidien de votre proche, pour son bien-être quotidien.